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U20: lendemains difficiles pour le Canada


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Enfin un article en français sur l'équipe canadienne, il était temps!

U20: lendemains difficiles pour le Canada

Jean-François Bégin

La Presse

Cinq jours se sont écoulés depuis la fin de tournoi abrupte du Canada à la Coupe du monde U-20, mais on n'a pas fini de s'interroger sur la déconfiture de l'équipe nationale.

Un recruteur d'un club européen rencontré la semaine dernière au Stade olympique soutenait qu'une demi-douzaine de pays n'étaient pas de calibre pour ce championnat junior.

Aucun doute, le Canada fait partie de ces sans- grades. Trois défaites en autant de parties contre le Chili, l'Autriche et le Congo, pas le moindre but et à peine une poignée de tirs cadrés: le Canada terminera le tournoi au 24e et dernier rang. Heureusement qu'il s'agit de soccer et non de hockey. Des têtes auraient déjà roulé dans le caniveau.

À qui la faute? Dans une entrevue accordée à la Presse Canadienne plus tôt cette semaine, l'entraîneur Dale Mitchell a soutenu que ses joueurs n'étaient tout simplement pas de taille pour rivaliser avec ceux des 16 pays qualifiés pour les huitièmes de finale.

«Le fond de l'histoire, c'est que nous ne sommes pas assez bons pour ce niveau de jeu», a dit Mitchell, qui avait conduit le Canada au huitième rang lors de la Coupe du monde U-20 de 2003. «Nous avions deux ou trois joueurs dans le groupe qui avaient l'air à l'aise, même s'ils n'ont pas nécessairement aussi bien joué que prévu. Quelques autres auraient été assez forts pour jouer dans une autre équipe s'ils avaient été entourés de bons joueurs. Mais plusieurs joueurs étaient dépassés par les événements.»

Un diagnostic que partage le président du comité organisateur du volet montréalais de la Coupe du monde U-20, Francis Millien, même s'il croit que le Canada aurait pu se faufiler dans le groupe des 16. «Sur le plan technique, le Canada a une faiblesse par rapport à d'autres pays, parce que notre système de développement, jusqu'à récemment, n'offrait pas la possibilité aux joueurs de s'entraîner à l'année longue», explique-t-il.

«Maintenant, avec les terrains intérieurs dont on s'est doté, c'est possible. Il faut espérer que d'ici six à huit ans, on aura développé une génération qui touche au ballon 12 mois par an au lieu de seulement trois ou quatre mois.»

Mais l'ajout d'infrastructures ne suffira pas. Il faut aussi que la relève ait l'occasion de disputer des matchs relevés sur une base régulière. «Il faut donner aux jeunes un réseau de compétition régulier de haut niveau pour leur permettre de s'améliorer», dit Millien, membre du comité technique de la Fédération de soccer du Québec.

Les clubs professionnels pourraient donner un coup de main. Le Toronto FC, dernier-né de la Major League Soccer, lancera l'an prochain une académie de soccer sur le modèle des clubs européens. L'Impact de Montréal s'est doté d'un club-école, l'Attak de Trois-Rivières. Les Whitecaps de Vancouver viennent de créer un programme de stage pour les jeunes joueurs d'élite.

Mal préparés?

Il faut dire que le Canada a joué de malchance en affrontant le Chili en lever de rideau. Les Chiliens ont été l'une des révélations du tour préliminaire et figurent parmi les favoris pour remporter le tournoi. La défaite de 3-0 a semblé casser le moral des Canadiens, complètement dominés par leurs adversaires sud-américains.

Cela soulève des questions sur la préparation psychologique de l'équipe canadienne. Des voix se sont par ailleurs élevées au cours des derniers jours pour critiquer Mitchell et lui reprocher ce que Millien qualifie de «frilosité»: une réticence marquée à se porter vers l'attaque. Il a fallu attendre le match contre le Congo pour que le Canada laisse finalement tomber ses inhibitions. Sans succès, d'ailleurs, les joueurs canadiens ratant un nombre incalculable d'occasions autour du filet congolais.

Le milieu de terrain Jonathan Beaulieu-Bourgault, qui a remplacé avec brio le gardien Asmir Begovic quand celui-ci a reçu un carton rouge avec 20 minutes à faire contre le Congo, refuse de lancer la pierre à Mitchell. «Les entraîneurs ne sont pas sur le terrain. C'est plus aux joueurs d'être blâmés, car les entraîneurs nous ont bien préparés du point de vue tactique.»

Il faut espérer que Beaulieu-Bourgault ait raison. Car Mitchell s'apprête à prendre les rênes de l'équipe nationale qui tentera de se qualifier pour la Coupe du monde de 2010, en Afrique du Sud. Après la tenue remarquable de l'équipe senior sous la houlette de l'entraîneur intérimaire Stephen Hart - elle s'est rendue en demi-finale de la Gold Cup, en juin - certains commencent à se demander si l'Association canadienne de soccer (ACS) a choisi le bon coach.

Une chose est sûre: le nouveau chef de la direction de l'ACS, Fred Nykamp, qui entre en fonction le 1er août, a du pain sur la planche. Vingt et un ans après la seule participation du Canada à la Coupe du monde - trois défaites en trois matchs, aucun but, ça vous dit quelque chose? - le soccer est plus populaire que jamais au pays. Mais entre cette popularité indéniable et des résultats tangibles sur la scène internationale, il y a un gouffre qui n'a jamais été comblé.

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